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BLOOD DIAMOND (2006) D'EDWARD SWICK avec LEONARDO DI CAPRIO
30
% Réserves mondiales de matières premières non énergétiques en Afrique> MATIERES PREMIERES
Naturelles, les matières premières bénéficient à ce titre d'une bonne image. Mais tout ceux qui s'en occupent ont paradoxalement très mauvaise presse : exploitants inhumains, pollueurs, spéculateurs.
Que penser au juste de la pertinence de telle ou telle matière tant les industries en aval ne peuvent être objectives ? #Santé avec la pharmacie et l'agro-industrie mais aussi tous les producteurs d'#Energie, de produits #Objets.
Le #Système économique s'approvisionne de matières premières issues de processus de formation courts, (biologiques comme l'agriculture, pêche) ou très longs (géologiques comme le pétrole, minerais). Le système repose ensuite sur l'utilisation de ces ressources (certaines renouvelables d'ailleurs, d'autres pas) pour faire fonctionner des processus productifs.
Des processus d'abord "énergétiques" de la production à la distribution d'énergie sous plusieurs formes possibles (fluides, électrons) avec des enjeux d'acheminement physique comme le font les pipelines (Nord Stream, South Stream ou Nabucco). Sans ces formes d'énergie, l'homme ne dépendrait que de ses muscles ce qui a été le cas pendant l'essentiel de l'histoire jusqu'aux prémices de l'industrialisation au XIXème siècle en Europe.
Des processus industriels ensuite dans le cadre de filières industrielles organisées à partir d'une matière première qui se décline en aval en plusieurs sous-produits (matières plastiques à partir de la naphtaline qui elle même s'obtient à partir du pétrole, Alcool à partir des végétaux, outils à partir de métaux).
Tout ce qui est vivant est processus, y compris l'être humain à travers le renouvellement cellulaire : en une décennie, un être humain change presque entièrement au niveau cellulaire (dont les os). Ce n'est plus le même...au sens atomique. L'Histoire économique de ces processus, et donc aussi la grande #Histoire, a beaucoup été influencée par les enjeux de matières premières.
Le #Système économique s'organise autour de ces processus productifs qu'il faut donc apprendre à comprendre. Organisé en filière, avec ses industriels et lobbyistes, il ne parvient pas, de lui même, à trouver un point d'équilibre, avec pour conséquences de nombreux travers : malnutrition, suralimentation ou malbouffe (l'homme ne peut plus marcher dans le monde futuriste de Wall-e) et, depuis la fin du XXème siècle, surexploitation de la planète entraînant de nombreuses pollutions.
Intervenir dans ces processus ne peut-être que du ressort d'#Etats-nations, d'#Institutions ou d'#Entreprises puissantes. L'industrie des matières premières a été privatisée, ce qui en soit ne serait pas dramatique si les Etats étaient suffisamment forts pour les contrôler. Privatisées ou publiques, matières premières provoquent des guerres pour le pétrole ou des métaux rares en Europe, les enjeux autour de l'approvisionnent en gaz sont source de tension avec la Russie.
A quoi servent ces matières premières ? A la fabrication d'#
MATIERES PREMIERES : POUVOIR DE FAIRE ET MALEDICTION
En amont des processus de production des industries de transformation, les matières premières posent toujours les mêmes deux problèmes : (i) leur collecte/récolte / extraction et (ii) leur transport vers les lieux de consommation. Les deux posent des difficultés : surtout écologique sur les sites d'extraction sensibles (mines) et politiques quand il s'agit de tracer des routes (pipelines).
L'extraction étant un métier d'ingénieurs et géologues, ce sont des compagnies occidentales au départ qui dominent le marché. Ensuite l'extraction s'est scindée en deux : la technologie d'un coté et l'exploitation, de plus en plus partagée avec des acteurs locaux de l'autre.
Entente révélée en 1952
Avec Royakl Dutch Schell (1907), Anglo Persian (1909 devenue BP en 1945), ces sociétés formaient les "7 soeurs".
La Compagnie Française des Pétroles (CFP) fondée en 1927 devient Total en 1985 puis rachète Elf en 1999.
Condoleezza Rice a été cadre dirigeante chez Chevron Texaco pendant de nombreuses années avant de rejoindre l'adminisatration de George Bush Jr.
Lawrence d'Arabie et St John Philby
Au dela de son importance économique, le pétrole a suscité de nombreuses manoeuvres géopolitiques de la part des Etats-nations. Comment évoquer l'univers du pétrole sans parler du caractère iconoclaste des personnages impliqués dnas l'Histoire : des espions de l'or noir du début du XXème siècle aux premières fortunes économiques modernes comme celle de JD Rockfeller.
C'est surtout la vie de l'anglais Lawrence d'Arabie qui résume bien la complexité des enjeux autour "pétrole" : espionnage, énergie, diplomatie, industries. Coktail tellement puissant que la légende incarnée au cinéma en 1962 par Peter O'Toole dépasse sans doute l'homme [1] Thomas Edward Lawrence né en 1888 ayant vécu une partie de sa jeunesse à Dinard. Il aura trahi les tribus arabes pour finir renversé mystérieusement en 1935 par un véhicule [2]. Sort tragique également subit par l'un de ses biographes, John E. Marck (The Prince of our disorder] en 2004 à la suite justement d'une conférence sur TE Lawrence.
Ses faits d'armes : préparer le terrain pour l'Angleterre dans la perspective des accords de Sykes-Picot afin de mieux maîtriser le Moyen-Orient et donc la future matière première phare déjà indentifée, le pétrole. Depuis le Caire, les services secrets britanniques, avec nottament Gertrude Bell, et Churchill en tant que British Colonial Secretary encadraient TE Lawrence, devenu agent de terrain auprès de chefs de guerres arabes chergé de conseiller le commandant Fayçal Ibn Hussein en Syrie dans l'élaboration d'une révolte contre les Turcs de l'Empire ottoman et de fonder une nation arabe indépendante moderne. A l'époque les anglais et les français voulaient empêcher à tout prix les allemands et leurs alliés turcs de relier l'Allemagne à Bagdad par le chemin de fer et mettre la main sur le pétrole irakien.
Les prix du pétrole
Le prix du kilowattheure allemand est le plus cher d'Europe (double de celui de la France)
45% de l'énergie allemande provient du charbon dont 26% de la lignite.
Le contenu en CO2 du kilowattheure allemand serait 5 fois supérieur au français.
p200, le choc des empires
Matières premières du futur
Livre Thomas Brown
La technologie permettant d'exploiter cette ressource est encore balbutiante.
Le rôle du dollar
Les conditions d'exploitation : Au Nord c'était les Corons, Au Nord c'était le Charbon
[Les objets]
Notes
[témoignage lieutenant-colonnel Bremond]
Gertrude Bell
Les négociations commencent en novembre 1915 et sont menées par François Georges-Picot, ancien consul de France à Beyrouth et délégué à l’ambassade de France à Londres, et par sir Mark Sykes, parlementaire britannique et spécialiste de l’Empire ottoman. Pour la France, les négociations portent sur la Syrie naturelle, territoire s’étendant de la Cilicie au Sinaï, et du littoral méditerranéen à Mossoul. Sykes de son côté, et comme promis à Hussein de La Mecque, estime que la zone française ne peut s’étendre que sur la Syrie du nord, car les villes de Damas, Homs, Hama et Alep sont réservées à Hussein, et la Palestine à la Grande-Bretagne. La France se rend aux arguments britanniques concernant les quatre villes syriennes qui feront partie du royaume arabe, mais sur lequel la France aura une zone d’influence. En revanche, la France refuse que la Palestine soit sous domination britannique. Elle accepte néanmoins le principe de l’internationalisation de la Palestine.
Négociés par Sykes et Georges-Picot, les accords qui portent leurs noms font l’objet d’un échange de lettre entre l’ambassadeur de France à Londres Paul Cambon et le ministre britannique des Affaires étrangères sir Edward Grey. Après plusieurs propositions, un accord franco-britannique est trouvé : l’accord du 16 mai 1916 divise la Syrie et la Mésopotamie en cinq zones : une zone bleue (Syrie littorale et Cilicie) sur laquelle la France peut mettre en place un régime d’administration directe ou un protectorat ; une zone rouge (basse Mésopotamie) où la Grande-Bretagne a les mêmes possibilités ; une zone brune (Palestine) réservée à la France et à la Grande-Bretagne ; une zone A (Syrie intérieure) où la France aura une zone d’influence sur le royaume arabe de Hussein ; une zone B (Mésopotamie moyenne) où la Grande-Bretagne aura une zone d’influence sur le royaume arabe.
Ces accords, qui révèlent toute la complexité des relations franco-britanniques, ne font cependant l’unanimité ni parmi les Français ni parmi les Britanniques. Les Français relèvent en particulier les avantages considérables qu’en retire la Grande-Bretagne sur la Palestine, lui permettant notamment de sécuriser la route des Indes. Pour les Britanniques, les accords placent la France dans une position d’intruse : une Syrie française isolant en effet l’Egypte de la Mésopotamie, au lieu de créer un territoire commun sous influence britannique.
Elles finissent au fil du temps par se retrouver dans l'égoûts au point de constater des gisements significatifs. Les boues d'épuration cachent une véritable manne. Ainsi dans une tonne, il est possible de trouver 52 kg de fer, 6 kg d'Aluminium, 1 kg de Titane (utilisé dans le dentifrice) et même jusqu'à 20 grammes d'argent et 0,3 grammes d'Or (quantité d'or comparable à celle trouver dans les mines les moins rantables). En France les boues d'épurations s'élèvent à 1,8 million de tonnes : une partie est épandue dans les champs comme fertilisant, le reste est stocké ou incinéré.
Ne pas confondre énergie et électricité.
Rien ne se perd, rien ne se créer, tout se transforme.
Ne pas confondre production (dont une large partie est consommée localement) et le marché mondial (avec des volumes échangés et des pirx).
L'or a un statut un peu particulier en tant que valeur refuge (réserve même si tout le monde sait qu'il n'y aurait pas assez d'or pour satisfaire la demande des échanges dans le monde).
La production d'acier est un bon indicateur de l'activité industrielle
Le pétrole, est évidemment "la" matière première au cœur de l'économie pour les transports et la fabrication des matières plastiques.
Le sucre donne des indications sur les progressions des classes moyennes des pays en voie de développement dont la consommation de sucre croit avec le niveau de vie.
Si les matières premières peuvent apporter malédiction, ce sont grâce à elle que le progrès est possible. C'est un atout stratégique majeur en amont de toute l'économie. A ce titres elles méritent d'être bien connues, enseigner, surveillées de manière impartiales (hors lobby ou faux think tanks).
Or noir, Matthieu Auzanneau, Editions La Découverte, 2017
Pétrole, une guerre d'un siècle, William Engdahl, Jean-Cyril Geodeffroy, 2015
La guerre des métaux rares, Guillaume Pitron, Editions Les Liens qui Libèrent, 2018
Pétrole, la fête est finie, Richard Heinberg, Collection Résistance, 2008
Le poivre et l'or noir, Philippe Chalmin, Bourin Editeur, 2007

Réserves d'or des Banques Centrales en tonnes
Depuis la fin des années 60 le stock d'or détenu par les banques centrales de l'ensemble des pays du monde est en forte diminution alors que la production annuelle d'or s'élève à 2 400 tonnes en 2008 pour une demande de 3 300 t.
Cette observation illustre la fin de l'étalon or déclarée par les américains en 1973 et l'utilisation de l'or par des industriels
Cours de l'or
La rareté a donc mécaniquement un impact sur les prix dès cette période pendant laquelle le cours de l'or passe de 50/100 $ l'once à un minimum de 300 $ pour atteindre des sommets historiques en 2009.
L'or est évidemment considérée comme une valeur refuge. La demande mondiale se répartie de la manière suivante : 59% placement, 8% industrie et 33% joaillerie.
L'or est toujours considérée comme une valeur refuge, l'augmentation de son prix s'est accéléré depuis la fin de la convertibilité du dollar. Il est impossible de prédire les prochains mouvements sur l'or, d'autant que les cours peuvent être manipulés facilement.
Production d'acier en milliers de tonnes
La production d'acier, avec laquelle on ne peut pas tricher sur le dynamisme de l'économie mondiale (il y a de l'acier dans de nombreux produits de base) s'est accélérée au début des années 2000 pour ralentir en 2008.
La quantité d'acier produite est restée stable jusqu'en 2002. La crise de 2008 s'est résorbée rapidement.
Une grande partie s’effectuant par voie maritime ( quarante millions de barils / jour ) , on comprend mieux pourquoi la flotte américaine est déployée sur toutes les mers du globe , et notamment à proximité des points de passage sensibles ( détroit d’Ormuz , détroit de Malacca , canal de Suez , etc
Les raisons de la hausse de l'or en 2012
Depuis l’éclatement de la bulle internet au début des années 2000, le monde n’a cessé de traverser les crises, périodes au cours desquelles le cours de l’or n’a fait que progresser. Autour de 300 $ au début des années 2000, l’once d’or a atteint un record historique
à 1 921,15 $ le 6 septembre 2011.
Article de Laurent Swartz du 7 novembre 2011
À lui seul , le business lié au pétrole représentait environ 5 % du PIB mondial , soit plus ou moins deux mille cinq cents milliards de dollars … Mais la clef de l’enjeu ne résidait pas seulement dans ce colossal volume . C’est la valeur ajoutée qui expliquait tout . Extraire , transporter , raffiner et distribuer le pétrole , partout dans le monde coûtait moins de mille milliards de dollars ! La différence ? De la marge pure que se partageaient les pays producteurs et les pays consommateurs au travers des royalties , des impôts et des taxes .
La financiarisation des matières premières : vers la famine
The Financialization of Commodity Market; rapport Cnuced
The Global Food Equation : Food Security in an Environnement of Increasing Scarcity
A new Era of World Hunger ?The Global Food Crisis Analyzed
La guerre des métaux rares - Les liens qui libèrent 2018
De Guillaume Pitron - Préface par Hubert Védrine.
La transition énergétique vers de nouvelles énergies dites propres va poser de plus en plus de problèmes en raison de la rareté de certaines matières premières. Les composants utilisés pour produire des énérgies renouvelables/propres (éoliennes, batteries électriques, panneaux photovoltaïques) sont fabriqués à partir de métaux et minéraux dits "terres rares" dont l'exploitation s'avère peu écologique (cf liste Européenne). En résumé, il s'agit de traiter des quantités énormes de roches pour obtenir quelques kilogrammes de métaux comme le cobalt, etc.
La Chine
Depuis plusieurs décennies, et de manière concomittante avec la stratégie idiote de désindustrialisation des pays occidentaux, la Chine a su constituer une filière complète d'extraction minière et de fabrications de composants stratégiques (y compris des aimants très utilisés pour la fabrication d''avions de chasse et de missiles). L'ouvrage fait allusion à l'affaire Magnequench qui a éclaboussé la classe politique américaine. Des critiques sur le financement de politiques américains par des Chinois (Affaire Johnny Chung) qui permettent de relativiser les accusations portant sur l'infuence russe autour de Donald Trump. A signaler que parmi les élites chinoises, il y a beaucoup d'ingénieurs sensibles aux enjeux des matières premières.
Le Recyclage ou la pollution délocalisée
Selon le traité de Bâle, les Etats n'ont pas le droit d'exporter leurs déchets et doivent les traiter sur place. Les Etats-Unis ne sont pas signataires et se débarassent de leurs déchets électroniques en Asie. Rappelons que 10% des terres arables chinoises sont polluées. Les Japonnais deviennent des spécialistes faute de trouver des terres rares dans leur propre sol. 18 des 60 métaux les plus utilisés dans l'industrie sont recyclées à plus de 50%. Hitachi espère un jour pouvoir qu'il sera possible de recycler 10% du stock. En résumé il faut faire du propre avec du sale et du rénouvelable avec du non renouvelable...(Carlo Tavares, patron de PSA a bien peur de revivre un Dieselgate un jour avec l'électrique)
Des Technologies loin d'être parfaites
The Cloud beguins with Coal (rapport de 2013) : les technologies de l'informations qui permettent de mettre en oeuvre celles des énergies renouvelles sont elles aussi très gourmandes en énergies et matières premières.
La batterie au lithium-ion est composée à 80% de nickel, 15% de Cobalt et 5% d'aluminium. Elle peut peser jusqu'à 25% du poids du véhicule comme la Tesla. Selon une étude de l'UCLA la fabrication d'une voiture électrique consomme plus de 3 à 4 fois plus d'énergie qu'un véhicule conventionnel. L'ADEME a publié une étude en 2016 démontrant que sur l'ensemble de son cycle de vie, la consommation d'énergie d'une voiture électrique était à équivalente à celle d'un véhicule diesel.
Les Bafokengs d'Afrique
Ce petit royaume a su habilement éviter la malédiction des matières premières en devenant la tribu la plus riche du continent africain. Le jeune roi (knosi) aux commandes depuis 2000 a su tirer profit de réserves de plantines et bien dépenser d'anciennes richesses liés aux revenus du Diamant par ses concitoyens. Au moment de l'indépendance de l'Afrique du Sud, les Bafokeng ont su obtenir 13% du capital de la Impala Platinium puis d'investir une partie de ce capital dans un programme de diverification baptisé Vision 2035.
La filière Française
L'aveuglement des industriels Français, l'absence de vision et les contraintes écologiques : Rhône Poulenc était autrefois leader du secteur (usine à La Rochelle) mais petit à petit la société a laissé aux Chinois la technologie et puis elle a fusionné avec le belge Solvay en 2011. La France dispose quand même de ressources intéressantes à condition de vouloir les extraires (Bretagne et Auvergne).
La Mer & L'Espace
La France dispose du deuxième domaine martime mondial derrière les Etats-Unis et elle est en train de l'étendre en utilisant le droit (Covention de Genève de 1958) avec près de 11 millions de km² (règle des 350 milles marins ou 650 km à partir des terres émergées). A terme, 57% des fonds marins seront sous la juridiction d'un Etat. C'est un atout pour l'exploitation future des Terres rares (en particulier dans la zone autour de Wallis et Futuna et de l'ancien cratère du volcan de Kulolasi). Concernant l'Espace et les astéroïdes, la Président Obama a signé 2015 le US Commercial Space Launch Competitiveness Act (droit d'appropriation des richesses qui s'y trouvent mais pas de celle du corps céleste).
L'enjeu c'est de ne pas devoir partir à la conquête d'un nouveau monde, plus propre, comme Christophe Colomb serait parti à la conquête des Indes en découvrant qu'il n'avait plus de bois pour fabriquer des navires.
Nuances
Le livre parle bien d'une Transition "difficile". Dans la réalité :
- les terres rares ne sont pas si rares, même si difficiles à exploiter (selon certaines sources plus de 400 ans de réserves au rythme actuel de consommation)
- les panneaux photovoltaïques et les voitures électriques, mêmes si leur production ne pas si propore que cela pour l'instant, seront sur le long terme plus efficace en dépenses énergétiques avec une bonne gestion numérique.
Sources : BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières)

Occupied
Série : Occupied
Interview d'Hubert Védrine / février 2018 (Le Point)
Rien ne va plus en Norvège. Les Russes pompent le pétrole et contrôlent le pouvoir. Le Premier ministre en fuite tente de rallier les leaders européens, la résistance prend les armes. La situation se tend dans la saison 2 de la série Occupied, qu'Arte diffuse à partir du 15 février. Hubert Védrine, grand spécialiste de l'Europe, ancien ministre des Affaires étrangères, l'a vue en avant-première et met pour nous ce thriller politique nerveux à l'épreuve du réel. Verdict ?
Le Point : L'attaque de la Norvège par les Russes pour ses ressources pétrolières. Que vaudrait un tel scénario dans la réalité ?
Hubert Védrine : L'hypothèse n'est pas crédible, mais, ce qui est frappant, c'est que cela ne gêne pas lorsqu'on regarde la série, qui est très bien faite, écrite, réalisée, jouée. Il y a un rythme et une efficacité cinématographiques remarquables, chaque personnage est plausible, on ressent la complexité des situations et les dilemmes norvégiens. Mais pourquoi la Russie, qui regorge d'hydrocarbures, se lancerait-elle dans une opération aussi risquée, au risque de provoquer l'Otan, pour mettre la main sur une ressource qui ne lui est pas nécessaire ? Quand Hitler était obsédé par le pétrole du Caucase, c'est parce qu'il n'en avait pas. Ici, on ne saisit pas les motivations russes.
Mais une intrusion économique qui se transforme en véritable occupation du sol, comme dans la Norvège d'Occupied, pourrait-elle survenir ?
Peut-être, mais alors dans l'hypothèse d'une guerre générale en Europe, scénario presque impensable. L'originalité dans ce scénario pétri de références historiques dramatiques et pénétré d'une poutinophobie profonde, comme chez une grande partie des pays européens actuels, tient dans l'idée d'une prise de contrôle insidieuse. L'angoisse d'un envahissement est sous-jacente, mais il ne s'agit pas d'une invasion à l'ancienne. Ce n'est pas le coup de Prague de 1948, ni de Budapest en 1956, ni l'invasion soviétique de l'Afghanistan. C'est différent. C'est une prise de contrôle du jeu politique norvégien. Et ça, c'est très intéressant. Parce qu'il se peut que l'on assiste à ce genre de choses dans le monde de demain. Il faudrait imaginer un pays menaçant – ici c'est la Russie mais ça pourrait être la Chine, ou même les États-Unis –, qui tirerait les ficelles et contre lequel on pourrait s'opposer un peu, mais pas trop. Que faire ? C'est d'ailleurs comme cela que les Russes voient les révolutions « de couleur ».
La série nous happe aussi par les personnages : une femme d'affaires, une avocate, un militaire, tous confrontés à un choix, ou plutôt écartelés entre leurs attaches avec la nation et les opportunités qu'offre l'occupant. Ces combats intimes, entre collaboration et résistance, vous ont-ils convaincu ?
Oui, c'est bien vu. Alors que, en général, la complexité et les contradictions sont gommées par les reconstitutions. Voyez le simplisme de la mémoire binaire française : pendant trente ans, tout le monde avait été résistant et, depuis, tout le monde a été collabo. Absurde. Une exception : la très bonne série Un village français. Dans cette fiction norvégienne, nous sommes précisément dans un jeu complexe. Ce qui en fait tout l'attrait.
Tension. Anita Rygg prend la place explosive de son boss Premier ministre sur l’échiquier politique.
À propos des personnages, Hippolyte Girardot incarne un commissaire européen, représentant de l'UE et adepte du double jeu. Plausible ?
Girardot joue très bien son rôle, mais ce n'est pas celui d'un commissaire européen. Rien dans les traités européens ne permettrait à un commissaire de devenir l'arbitre final des positions politiques à prendre, de plus dans un pays non membre de l'Union. Dans le monde réel, si l'Europe devait se ressaisir, en cas de défaillance des États-Unis en matière de sécurité (plus qu'improbable, même avec Trump), cela relèverait du Conseil européen, où siègent Macron et Merkel, qui désignerait l'un d'entre eux pour gérer la crise norvégienne sous le contrôle du Conseil, et en liaison avec les États-Unis.
La saison s'achève sur la menace d'une implosion de l'Union. L'idée d'une dislocation interne est-elle pensable ?
Vous voulez savoir si les Européens opposeraient un front homogène face à une vraie agression russe ? Ils ne sont déjà pas capables de fermeté face à Trump ou Netanyahou, ni face à la Chine !
Dans Occupied, les États-Unis sont les grands absents. Un pays européen privé de la protection américaine, est-ce envisageable ?
Si jamais les Russes, Dieu seul sait pourquoi, lançaient une opération de ce genre, violente, militaire, à un très haut niveau, la réponse immédiate viendrait de l'Otan. C'est la base même de la sécurité en Europe. Avant de parler de l'Union européenne, dont la Norvège ne fait pas partie, les pays membres de l'Otan – qui est une alliance défensive, conçue en 1949 contre l'URSS – ont l'obligation de se défendre militairement les uns les autres. Y compris les États-Unis. Et il ne s'agit pas de générosité américaine mais du fait que, s'ils ne défendent pas un pays protégé par l'alliance la plus contraignante dans le monde, leur garantie ne vaut plus rien, où que ce soit. Ce serait une abdication mondiale. Impensable, même si l'on ne peut être totalement sûr de la protection américaine, surtout avec Trump.
L'ennemi prend les traits d'une beauté froide, Irina Sidorova, ambassadrice du pouvoir de Moscou. Pourquoi, vingt-cinq ans après la fin de la guerre froide, les Russes font-ils encore de si époustouflants « méchants » ?
C'est tout un débat. Je fais partie de ceux, même s'ils sont minoritaires, qui pensent que, depuis que l'URSS a disparu, tous les torts n'ont pas été le fait de la seule Russie. Aucun effort n'a été réalisé pour bâtir en Europe une relation nouvelle de sécurité dans laquelle les Russes se sentent respectés. Même Kissinger le reconnaît. Alors quand Poutine, lors de son troisième mandat, proclame que « la Russie n'est pas un paillasson », ça le rend très populaire. Il l'est toujours. L'invasion de la Crimée a été une réplique à la politique menée par George W. Bush, qui voulait à tout prix faire entrer l'Ukraine dans l'Otan.
On reproche aujourd'hui aux Russes d'être... restés russes. On aurait voulu qu'ils deviennent des gentils socio-démocrates scandinaves. Je dis ça parce que je suis français, et que j'ai une vision gaullo-mitterrandienne de la politique étrangère. Si j'étais balte, face aux Russes, je voudrais certainement des garanties... Je comprends, mais cela ne nous oblige pas à attribuer aux Russes tous les torts, même si cela peut faire une très bonne fiction.

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Rapport de senateurs - 2019 - Terres rares
Rapport de la Commission Européenne - 2017 - Matières Premières critiques
Etude de Natixis - 2008 - Lien entre prix du pétrole et taux de change